5.1 Le traité de Versailles de 1919         

Le traité de Versailles de en juin 1919 accorda à la Pologne une bande de territoire étroite (le «couloir de Dantzig»), qui s’étendait le long de la Vistule jusqu’à la Baltique, ainsi qu’une grande partie de la Posnanie et de la Prusse occidentale. Après une guerre contre la Russie soviétique en 1920, la Pologne récupéra ses territoires historiques de Biélorussie et d’Ukraine. Les Polonais acquirent également plusieurs territoires de la Haute-Silésie en 1921 et en 1922. Mais la Pologne élabora une politique étrangère axée principalement par la crainte que lui inspiraient l’Allemagne et l’Union soviétique.

 

En 1932, elle conclut avec l’Union soviétique un pacte de non-agression. En 1934, un accord similaire, prévu pour une durée de dix ans, fut signé avec l’Allemagne. Ces deux derniers traités garantirent les frontières de la Pologne. En politique intérieure, l'adoption d'une constitution permanente (en mars 1921) révéla que la Pologne était incapable de protéger les droits économiques et politiques des Juifs, Ukrainiens, Biélorusses, Allemands et autres minorités linguistiques, ce qui provoqua des agitations et des conflits constants. En 1924, le gouvernement polonais concéda quelques droits pour répondre aux exigences de certaines de ces minorités.

5.2 L'agression allemande

À la fin des années trente, le triomphe du national-socialisme en Allemagne et la politique expansionniste d’Adolf Hitler représentèrent un grave danger pour la sécurité de la Pologne. Après les accords de Munich et l’anéantissement de l’État tchécoslovaque qui leur a fait suite en mars 1939, la Pologne, qui s’est vu accorder quelque 1000 km2 du territoire tchèque à Munich, devint la nouvelle cible principale de la diplomatie allemande. Les Allemands exigèrent que la Pologne consente à leur céder Dantzig et qu’elle leur accorde des droits importants sur le fameux «couloir». Après le refus des Polonais, les Anglais et les Français assurèrent la Pologne de leur appui en cas d’agression allemande. Le 28 avril, Hitler dénonça le traité germano-polonais de non-agression. Le 1er septembre 1939, l’Allemagne attaquait la Pologne après avoir signé un pacte avec l’Union soviétique, ce qui déclencha la Seconde Guerre mondiale.

L’armée polonaise ne reçut aucune aide réelle des Occidentaux. Le 17 septembre, les troupes soviétiques envahir l’est de la Pologne, et les deux envahisseurs se partagèrent le territoire polonais. Des représailles considérables furent exercées contre les Polonais dans la zone d’occupation allemande, alors que dans la zone d’occupation soviétique des milliers de Polonais furent déportés en Sibérie. En 1940, les services de sécurité soviétiques assassinèrent des milliers d’officiers polonais faits prisonniers. 

Entre-temps, un gouvernement en exil, avec à sa tête le général Wladyslav Sikorski, fut mis sur pied en France. Au lendemain de la défaite de la France en 1940, le gouvernement polonais établit son quartier général à Londres. En 1941, les forces armées allemandes envahirent tous les territoires polonais occupés par les Soviétiques.

5.3 La politique d'extermination nazie

Pendant leur occupation du pays, les Allemands pratiquèrent une politique d’extermination systématique des Polonais, en particulier des juifs polonais, dont la plupart périrent à Auschwitz (Oswiecim), Treblinka, Majdanek, Sobibór et dans d’autres camps de concentration disséminés à travers tout le pays. La concentration des Juifs dans le pays aura été l'une des raisons pour lesquelles la Pologne a été choisie par l'Allemagne nazie pour y pratiquer la «solution finale». À la fin de la Seconde Guerre mondiale, total estimé de victimes civiles atteignit cinq millions (soit 18 % de la population d'avant la guerre), dont la plupart sont à attribuer aux Allemands. Quant aux pertes militaires de la Pologne, elles atteignirent quelque 600 000 hommes. Puis l'armée soviétique libéra la Pologne des Allemands.

Lors de la conférence de Potsdam, qui se tint en août 1945 après la reddition allemande, les Alliés placèrent sous administration polonaise la Basse-Silésie, la Haute-Silésie, la Poméranie, la Mazurie, la Ville de Dantzig et des parties du Brandebourg allemand, en attendant les conclusions d’un traité de paix définitif. La frontière orientale de la Pologne fut fixée par le traité conclu entre les gouvernements polonais et soviétique le 16 août 1945. Toutefois, la frontière soviéto-polonaise fut établie bien plus à l’ouest que la frontière d’avant-guerre (soit 225 km vers l'ouest), la Pologne ayant dû céder ses régions agricoles de l'est au profit de l'Union soviétique (aujourd'hui une partie de l’Ukraine et de la Biélorussie). La Pologne obtint en retour des territoires allemands plus industrialisés dont un long littéral sur la mer Baltique; la ville de Dantzig devint Gdansk.

6 La Pologne communiste

Après la guerre, le poids des socialistes et des communistes au sein du gouvernement polonais s’accrut de façon continue. Lors des élections législatives de 1947, la coalition des deux principaux partis emporta plus de 85 % des voix. À partir de septembre 1948, le Parti ouvrier polonais exclut des milliers de prétendus «communistes nationalistes». En décembre, les socialistes et les communistes fusionnèrent pour former le Parti ouvrier unifié (POUP) dominé par les communistes staliniens.

6.1 La période stalinienne

En 1949, le maréchal soviétique Konstantine Rokossovsky fut nommé à la tête des forces armées polonaises.  Dès lors, les dirigeants communistes prosoviétiques tentèrent de fixer à la Pologne des objectifs industriels et économiques conformes au système économique et social de l’Union soviétique. Les autorités soviétiques déclenchèrent un conflit important entre l'Église catholique lorsqu'elles confisquèrent de nombreuses propriétés de l’Église et ordonnèrent la fermeture des établissements scolaires confessionnel. Dans les années cinquante, le gouvernement s’arrogea même le droit de superviser la nomination des prêtres, qui durent tous lui prêter serment de fidélité. Le cardinal Stefan Wyszynski, archevêque de Varsovie et de Gniezno, s’opposa à cette mesure, ce qui lui vaudra d'être suspendu de ses fonctions et incarcéré en 1953. En 1952, la Pologne adopta une constitution calquée sur celle de l’Union soviétique tout en reconnaissant explicitement certains droits à la propriété privée. 

Au cours de cette période dite stalinienne, la langue polonaise fut grandement marquée par le russe. Le néologisme nowomowa (pour «nov-langue» ou «nouvelle langue») fit son apparition pour désigner les nombreux emprunts au russe et, de façon générale, la langue de bois des représentants du Parti communiste. Cette influence du russe entraîna un courant littéraire éphémère en Pologne, mais qui tenta de s'imposer et qu'on a appelé le «réalisme socialiste». C'est à cette époque que le vouvoiement à la russe (wy), alors prôné par la nomenklatura soviétique, remplaça progressivement la formule de politesse à la troisième personne (pan «Monsieur» pani et «Madame» en usage en polonais. 

6.2 Les tentatives de réformes

Après la mort de Staline en 1953, des artistes, des intellectuels, des étudiants et des ouvriers polonais élevèrent la voix pour exiger des réformes gouvernementales et une plus grande liberté du pays par rapport à l’Union soviétique. De hauts responsables staliniens furent démis de leurs fonctions et le cardinal Wyszynski fut libéré. Au printemps 1968, le mécontentement populaire se manifesta encore en Pologne, notamment dans les universités du pays. Les étudiants réclamaient des réformes libérales semblables à celles consenties par les autorités tchécoslovaques. Pour étouffer la contestation, le gouvernement polonais lança une campagne antisémite. Des centaines de juifs et de réformateurs furent démis de leurs fonctions au sein du gouvernement, du parti, de l’université et des journaux; un grand nombre d’entre eux quitta le pays pour l’Ouest ou Israël. Le 20 août, la Pologne prit part à l’invasion de la Tchécoslovaquie menée par les forces du Pacte de Varsovie (sous la direction des Soviétiques) en fournissant un contingent estimé à 45 000 hommes.

Au début des années soixante-dix, de graves problèmes économiques incitèrent le gouvernement à modifier sa politique étrangère, notamment à l'égard de la prospère République fédérale d’Allemagne (RFA). Finalement, la RFA accepta formellement la perte des 100 000 km2 récupérés par la Pologne sur le territoire allemand à la fin de la Seconde Guerre mondiale et l’établissement de la «ligne Oder-Neisse» comme frontière occidentale de la Pologne. Pour sa part, la RFA reçut l’assurance que les résidents polonais qui réclamaient la nationalité allemande (estimés à plusieurs dizaines de milliers) obtiendraient l’autorisation d’émigrer. Les deux parties complétèrent leur normalisation par la ratification d’un traité en mai 1972.

6.3 Le syndicat Solidarité

À la fin des années soixante-dix, la crise économique prit des dimensions considérables. Les ouvriers polonais, surtout ceux des ports baltes de Gdansk, Gdynia, et Szczecin, organisèrent des manifestations qui tournèrent à l’émeute, à l’incendie et au pillage. L’état d’urgence fut déclaré pour une semaine et la répression s’abattit, provoquant la mort de nombreuses personnes. Mais les visites faites par les présidents américains Richard Nixon en 1972, Gerald Ford en 1975, puis Jimmy Carter en 1977, symbolisèrent ouvertement l’amélioration des relations avec l’Occident. Au cours de cette période, la Pologne commença le rapatriement de quelque 125 000 personnes d’origine allemande vers la République fédérale d'Allemagne. Toutefois, le niveau de vie des Polonais se détériora et, à l'été de 1980, des centaines de milliers d’ouvriers réagirent à une sévère hausse des prix alimentaires en se mettant en grève. En août, le pays fut paralysé: pendant trois semaines les ouvriers de Gdansk et d’autres ports de la Baltique menèrent des grèves d’occupation dans les chantiers navals; ils présentèrent leurs exigences politiques. Les autorités communistes durent faire des concessions sans précédent aux ouvriers. Il s’agissait, entre autres, du droit de grève, de l’augmentation des salaires, de la libération de prisonniers politiques et de la suppression de la censure. La reconnaissance du droit de constituer des syndicats indépendants conduit à la mise sur pied de la Fédération Solidarité à la mi-septembre (10 millions de membres).

Dans ce mouvement pacifiste dirigé par un leader charismatique, Lech Wałesa, toute la société se retrouva, d'où son efficacité. Malgré le dernier sursaut violent du régime (le coup de force du général Wojciech Jaruzelski qui déclara l'«état de guerre» le 13 décembre 1981, interdit Solidarité et emprisonna Wałesa), la société polonaise , soutenue spirituellement par Karol Wojtyła, «son» pape (Jean-Paul II), ne se soumit guère. En 1983, la loi martiale fut levée, mais les autorités polonaises continuèrent d'exercer une grande partie des pouvoirs d’exception. Le gouvernement Jaruzelski relâcha progressivement la pression et tenta d’introduire des réformes économiques. Celles-ci ne parvirent pas à emporter un soutien populaire suffisant, et ne furent jamais menées à terme.

6.4 La fin de l'Union soviétique

La Pologne sortit de l’impasse politique et économique grâce à la nomination de Mikhaïl Gorbatchev à la tête de l’Union soviétique en 1985 et à la libéralisation de la politique soviétique qui en résulta. Des libertés politiques et civiques furent concédées, puis Solidarité redevint légal. Lors des élections législatives de 1989, Solidarité emporta 90 % des sièges du Sénat ainsi que 160 des 161 des sièges qu’on lui a permis de briguer à la Diète. En août, Tadeusz Mazowiecki, un proche collaborateur de Wałesa, forma un gouvernement de coalition dans lequel les communistes eurent en charge les ministères de la Défense et de l’Intérieur. Mazowiecki, premier premier ministre polonais non communiste en plus de 40 ans, démantela le système communiste et renforça la transition démocratique.

7 La Pologne démocratique

En 1990, Solidarité se scinda en deux groupes l’un soutint Wałesa et l’autre Mazowiecki. En novembre, Lech Wałesa l’emporta, mais la «petite Constitution» de transition adoptée en 1992 mit en place une distribution ambiguë des pouvoirs respectifs du président, du premier ministre et du Parlement. Par exemple, la représentation proportionnelle adoptée pour les élections de 1991 aboutit à une Diète composée de membres d’une douzaine de partis politiques d’importance significative, ce qui entraîna une succession de coalitions parlementaires éphémères. Le système électoral adopté pour les élections de septembre 1993 fixa un seuil minimal de 5 % des suffrages (8 % pour les coalitions) à l’obtention de sièges et clarifia la situation politique: seuls six partis furent représentés à la Diète. Lors de l’élection présidentielle de novembre 1995, Lech Wałesa, qui s’était discrédité auprès des Polonais à cause de ses échecs personnels et de ses erreurs politiques, fut battu par Aleksander Kwasniewski, un ancien communiste et dirigeant fondateur de Solidarité. Kwasniewski s’engagea à poursuivre le processus de réforme économique et à faire en sorte que la Pologne devienne membre à part entière de l’Union européenne et de l’OTAN.

En 1997, une commission parlementaire extraordinaire, dominée par d’anciens communistes, acheva la rédaction d’une nouvelle Constitution qui fut approuvée par quelque 52 % des votants. Nombre de ses dispositions sont conformes aux conditions d’adhésion exigées par l’Union européenne et l’OTAN. De fait, la Pologne fit partie de la première vague d’élargissement de l’OTAN, à laquelle elle fut admise en mars 1999. Le gouvernement mena une politique résolument pro-européenne, soutenue à une courte majorité par la population et le Parlement. La Pologne adhéra à l'Union européenne en 1999. En octobre 2000, Alexandre Kwasniewski fut réélu à la présidence du pays au premier tour de scrutin; Lech Wałesa n'obtint que 1 % des voix et arriva en septième position. Cela dit, les secteurs les plus importants de l'État demeurent toujours aux mains des dignitaires de l'ancien régime communiste. Il n'y a jamais eu de programme d'épuration en profondeur de la fonction publique, mais les Polonais croient que l'adhésion à l'Union européenne va mettre fin à la corruption en raison des pressions de Bruxelles.

Au cours de son histoire, le pays a traversé des phases successives de puissance et de déclin, allant même jusqu'à disparaître en tant qu'État pendant plus d'un siècle. Au cours du Moyen Âge, le latin servit de langue véhiculaire et fut employé par les serviteurs de la Couronne, l'Administration et l'Église catholique. Contrairement à d’autres pays voisins, l'alphabet latin, plutôt que l’alphabet cyrillique, fut adopté pour écrire le polonais. Afin de pouvoir transcrire les sons complexes de la langue polonaise, certains groupes de consonnes et de signes diacritiques (points, accents, etc.) furent ajoutés à certaines lettres.

À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, le pays a subi des transformations profondes dans ses frontières, ses structures, sa population et son économie. La Pologne est devenue une république démocratique en 1989. Ce fut le premier pays du bloc de l'Est à se doter d'un gouvernement libéral, après 42 années de régime communiste.

Pologne,

Histoire: Milieu du Xe siècle - L'une des tribus slaves installées dans la région, les Polanes (littéralement "ceux des champs"), s'impose sur le territoire de l'actuelle Pologne (d'où son nom). La naissance officielle du pays remonte à 966, date à laquelle le premier dirigeant connu du pays, Mieszko Ier se convertit au christianisme. A sa mort, en 992, il a fondé un royaume dont les frontières suivent peu ou prou les frontières actuelles. En 1025, son fils, Boleslas Ier le Vaillant, est sacré premier roi de Pologne par le pape.
1241/1242 - Les Mongols envahissent la Pologne et dévastent plusieurs régions.
1386/1434 - Sous le règne de Ladislas II Jallegon, la Pologne s'allie avec la Lituanie, association qui permet au royaume de multiplier par cinq son territoire. Cette alliance dure quatre siècles.
1466 - A l'issue de la guerre de Treize ans contre les chevaliers Teutoniques, la Pologne étend son empire de la mer Baltique à la mer Noire. C'est le plus grand Etat en Europe.
1543 - Nicolas Copernic publie son traité Des révolutions des sphères célestes, dans lequel il affirme que la Terre tourne autour du Soleil.
1548/1572 - Règne de Sigismond II Auguste, considéré comme l'âge d'or de la Pologne.
1655/1660 - Au cours des invasions suédoises, qualifiées de "Déluge" dans l'histoire polonaise, le pays est amputé du quart de sa superficie.
1773 - Après une lente agonie, la royauté polonaise sombre sous les coups de boutoir de ses puissants voisins. La Diète est obligée de ratifier le partage d'une partie substantielle de son territoire entre la Russie, l'Autriche et la Prusse. Après plusieurs insurrections, le pays est définitivement rayé de la carte en 1795.
1807 - Napoléon crée (jusqu'en 1813) un grand duché de Varsovie.
1918 - Le maréchal Jozef Pilsudski prend le commandement à Varsovie et proclame l'indépendance de la Pologne, ratifiée par le traité de Versailles de 1919.
1939 - En dépit des pactes de non-agression signés avec la Pologne, mais conformément au pacte signé entre Berlin et Moscou, Hitler lance ses troupes à l'assaut du pays le 1er septembre et Staline le 17.
1943 - En avril, soulèvement du ghetto de Varsovie.
1944 - En août, Varsovie se soulève. 200 000 Polonais sont tués dans la répression nazie qui suit.
1945 - Les frontières de la Pologne actuelle sont fixées aux conférences de Potsdam et de Yalta. La Pologne entre dans la sphère d'influence soviétique.
1956 - Grève des ouvriers à Poznan réprimée sévèrement par le pouvoir (70 morts). Gomulka est nommé à la tête du pays pour désamorcer les tensions.
1970 - Les difficultés économiques s'accumulent. Vague de grèves à Gdansk. Gomulka est remplacé par Gierek.
1978 - Election de l'archevêque de Cracovie, Karol Wojtyla, comme pape. Celui-ci effectue une tournée triomphale dans son pays natal l'année suivante.
1980 - Au mois d'août, déclenchement d'une grève aux chantiers navals de Gdansk qui aboutit à la naissance de Solidarité dirigé par Lech Walesa.
1981 - Le 13 décembre, le général Jaruzelski décrète l'état de guerre. Walesa et les principaux dirigeants de l'opposition sont emprisonnés.
1989 - A la suite d'une table ronde entre le pouvoir et l'opposition, celle-ci est autorisée à siéger au Parlement. L'année suivante, le parti communiste s'auto-dissous et Lech Walesa est élu président en novembre.
1995 - L'ancien communiste Aleksander Kwasniewski devance Lech Walesa aux élections présidentielles.
1999 - La Pologne fait son entrée dans l'OTAN.
2000 - Le président sortant Aleksander Kwasniewski est réélu au premier tour à la présidence de la République. Lech Walesa, qui n'obtient que 1 % des suffrages, décide de se retirer de la vie politique. L'état de l'économie polonaise inquiète le Fonds monétaire international (FMI) et l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
2001 - Pour la première fois depuis la dissolution du parti communiste, la gauche post-communiste (SLD) gagne les élections législatives.
2002 - Au sommet européen de Copenhague, les 15 entérine l'entrée de la Pologne dans l'Union pour 2004.
Histoire et gouvernement: Histoire: le nom de Pologne provient du nom de la tribu des polanes, personnes qui cultivaient les terres (pole), peuples du bassin du fleuve Warta, région appelée ensuite Grande Pologne. Jusqu’au 12ème siècle, la Pologne fut une monarchie héréditaire. Sous le règne de Casimir le Grand (1333-1370), la Pologne devint une monarchie de l’état avec le Roi comme arbitre entre la noblesse, le clergé, la bourgeoisie et les agriculteurs. L’état ne fut plus un patrimoine personnel et en 1399 les élections pour choisir le Roi furent établies. Pendant une grande partie du moyen âge et de la période moderne, la Pologne fut un état puissant mais éloigné des principales rivalités européennes. Pendant le 17ème siècle la monarchie polonaise fut plus faible et il y eut le démembrement polonais qui culmina au 18ème siècle avec la disparition totale de la Pologne alors que ses territoires furent pris par la Prusse, Russie, Autriche et Suède. Pendant les guerres napoléoniennes (1803-1815) les polonais rebelles soutenus par l’armée napoléonienne prirent d’assaut Varsovie et créèrent le Grand Duché de Varsovie. Mais en 1813 la Pologne tomba sous domination russe: deux ans plus tard, Alexandre I de Russie établit le Royaume de Pologne après le Congrès de Vienne. Pendant la Première Guerre Mondiale la Pologne fut envahie par l’Autriche et l’Allemagne; ensuite en 1917 avec la Révolution russe, le nouveau gouvernement bolchevique connut à nouveau l’indépendance de la Pologne; ses frontières furent rétablies après le traité de Riga de 1921. En 1926, un régime militaire s’empara du pays et gouverna jusqu’à l’invasion allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale. La Seconde Guerre Mondiale commença par des attaques allemandes et soviétiques sur le territoire polonais ce qui occasionna une sévère destruction et l’élimination presque totale de la population juive (la plus grande d’Europe). En 1945 lors de la Conférence des puissances Alliées à Yalta, il fut établi que le secteur oriental de la Pologne fut incorporé à la Russie et la frontière occidentale de la Pologne fut installée 320 km vers l’Ouest en absorbant la portion orientale de l’Allemagne. Les élections libres eurent lieu seulement en 1947 mais les communistes avaient le contrôle sur le gouvernement, l’armée, la presse et les associations d’écrivains. La Pologne suivit le modèle stalinien. En 1948 le Parti Ouvrier polonais s’unit au Parti Socialiste pour former Polska Zjednoczona Partia Robotnicza (PZPR, le Parti Ouvrier Uni de Pologne). En 1956, trois ans après la mort de Staline, le Secrétaire Général du Parti, Wladyslaw Gomulka, tenta d’appliquer une politique économique d’ouverture à cause de l’économie stagnante. Mais les manifestations à Gdansk entraînèrent le remplacement de Gomulka par Edward Gierek. L’opposition au régime se fit de plus en plus fort, ce mouvement fut dirigé par les leaders ouvriers (contrairement aux autres pays ou en général ce sont les intellectuels qui étaient les principaux opposants) avec le soutien de l’église catholique. Ainsi le premier syndicat d’opposition, Solidarnosc (Solidarité) fit son apparition à la fin des années 70 et au début des années 80. Le Parti communiste ne sut pas comment réagir, Gierek dut démissionner, son successeur Stanislav Kania ne fut pas non plus capable de faire face à Solidarnosc et à lutter contre la perte d’influence du parti. En décembre 1981 et avec le soutien de l’URSS, le Général Wojciech Jaruzelski imposa la loi martiale et établit un Conseil Militaire de Salut pour diriger le pays. Solidarnosc fut interdit et ses principaux protagonistes furent emprisonnés, dont le leader Lech Walesa. Les restrictions occasionnées par la loi martiale furent atténuées petit à petit et la situation se stabilisa, mais le Gouvernement dut négocier avec Solidarnosc. Les changements dans l’Union Soviétique à partir de 1985 furent accélérés. En 1988 ; l’économie était en très mauvais état, le gouvernement fut remplacé par un Conseil des Ministres dans lequel certains membres n’appartenaient pas au parti communiste. Toutefois, ce Conseil fut dominé par les communistes. Après plusieurs mois de négociations avec Solidarnosc, plusieurs réformes économiques et constitutionnelles furent mises en place. Solidarnosc fut légalisé en 1989 pour pouvoir se présenter aux élections de l’Assemblée Nationale en juin. Les candidats de Solidarnosc s’opposèrent aux candidats communistes. Les communistes permirent qu’un tiers des sièges fussent occupés par d’autres partis. Aux élections le POUP obtint seulement le nombre de représentants négociés avec l’opposition. Solidarnosc refusa la proposition du Général Jaruzelski d’intégrer un gouvernement avec le parti communiste. Mazowieki, membre modéré de solidarnosc fut nommé Chef du premier gouvernement non communiste du bloc socialiste européen. Le Général Jaruzelski fut élu Président une fois de plus mais le gouvernement dut affronter la terrible récession économique en introduisant des réformes libérales. En janvier 1990, le Gouvernement initia un programme de réajustement économique en accord avec le FMI. Le même mois, la Pologne sollicita l’incorporation au Conseil de l’Europe et engagea des relations avec la CEE. Les Etats-Unis et l’Europe subordonnèrent l'admission de la Pologne à l'Otan aux résultats économiques du pays et à une reconversion dans la course aux armements. Le 10 mai 1990 la première grève contre le gouvernement de Mazowiecki éclata une fois de plus à Gdansk .Walesa accusa le Premier Ministre ‘d’oublier son origine ouvrière’. Solidarnosc fut fragmenté dans l’exercice du pouvoir et en juillet il se transforma en parti politique jusqu’à ce que finalement il se divisa en plusieurs partis. En décembre 1990, aux premières élections présidentielles directes, Lech Walesa fut élu Chef d’Etat avec 75 % des votes. En août 1991, le nouveau Premier Ministre, Jan Krzysztof Bielecki démissionna, en mettant en danger la transition politique précaire. L’ancien parti communiste et le petit parti des agriculteurs voulaient accepter la démission mais Walesa soutint le Premier Ministre et insista avec son appel au pouvoir spécial, sous la menace de dissolution de l’Assemblée. En octobre 1991, aux élections pour l’Assemblée, l’Union Démocratique de Mazowiecki obtint la majorité avec 15% des votes, c’est à dire 76 des 460 sièges selon le système proportionnel. Les anciens communistes de l’Alliance Démocratique de Gauche atteignirent le second poste suivi d’une série de petits partis dont le Parti des Amis de la Bière qui obtinrent 14 sièges. Les 29 partis qui se présentèrent aux élections étaient représentés à l’Assemblée (ce fut difficile lorsque un minimum de 5% fut imposé pour occuper un siège). Comme on l’attendait, le gouvernement fut très instable, plusieurs gouvernements se succédèrent, selon les changements dans les alliances politiques. Aux élections présidentielles de 1995, Walesa dut affronter l’apparatchik communiste (qui avait, à l’époque, négocié avec Solidarnosc) Alexender Kwasniewski. Contre toutes les prédictions, Kwasniewski remporta les élections avec un avantage de 3%. Le nouveau Président décida de continuer les réformes économiques qui étaient en place. La défaite de Walesa surprit beaucoup de pays occidentaux qui ne s’étaient pas rendus compte de l’impopularité de Walesa. Cela arriva surtout parce que le leader de Solidarnosc persistait dans sa lutte contre le fantôme communiste. Au mois de janvier suivant le Premier Ministre Jan Olesky dut démissionner de son poste car il fut été prouvé qu’il avait été un espion du KGB. En 1999, comme une réminiscence de la Guerre Froide, la Russie et la Pologne exclurent leurs respectifs diplomates accusés d’espionnage. Aux élections pour l’Assemblée en 1997 ; la droite, dirigée par un des partis qui se créèrent à partir de Solidarnosc, Akcja Wyborcza (AWS, Action de Solidarité Electorale), obtint la victoire. Ce parti remporta les élections avec une faible majorité, pour pouvoir gouverner il dut former une coalition avec le parti de droite Unio Wolnosci (UW, Union pour la liberté). La coalition fut durable sous la direction de Jerzy Buzek. Peu après les élections la nouvelle constitution entra en vigueur après avoir été approuvée par référendum populaire. En novembre 1997, l’Assemblée approuva le programme du nouveau Gouvernement, parmi les priorités il y avait l’entrée de la Pologne au sein de l’OTAN (la Pologne s’unifia avec l’OTAN en juillet 1998 avec la Hongrie et la République Tchèque) et l’entrée dans l’Union Européenne et une privatisation accélérée des entreprises publiques. Les négociations avec l’Union Européenne progressent lentement, les problèmes concernent surtout les subventions que la Pologne accorde au secteur agricole. Si les négociations avancent il est possible que la Pologne soit membre de l’UE en 2003 ou 2004. Les prochaines élections auront lieu en 2001, il est possible que la gauche qui est moins favorable à l’Europe que la droite, arrive de nouveau au pouvoir.

Gouvernement: selon la constitution en vigueur depuis octobre 1997, le pouvoir législatif est exercé par une Assemblée bicamérale composée par la Chambre des Représentants (Sejm) qui compte 460 membres et par le Sénat qui compte 100 membres qui peuvent voter les décisions prises par la Sejm. Le système électoral est une représentation proportionnelle.


carte de la Pologne

 

 

 

 

 

 

 

NAISSANCE DE L’ETAT -966

 

 

 

Bien que les vraies origines de la Pologne se soient perdues dans la nuit des temps, plusieurs légendes racontent sa naissance. Parmi celles-ci se trouve la légende des trois frères: Lech, Czech et Rus, chacun ayant choisi une voie différente pour prendre sa place dans le monde.

 

 

Lech alla vers l'Ouest. Chemin faisant, il arriva à une clairière où il aperçut le nid d'un aigle blanc. Lech décida alors d'y établir son peuple. Il appela l'endroit Gniezno (nid) et son peuple fut connu sous le nom de Polonais, qui veut dire "habitants des champs". L'aigle devint le symbole de sa tribu.

Encore de nos jours, l'emblème de la Pologne est un aigle blanc sur fond rouge. Au début du 10e siècle, les frontières du Saint Empire romain atteignirent la rivière Odra. C'est ici que les colonies orientales de l'Empire se heurtèrent à un obstacle formidable et très bien organisé, l'État de Pologne, qui, depuis 200 ans et à l'insu de l'Europe chrétienne, avait développé sa propre culture slave.

Pendant plusieurs générations, les Polonais, sous la direction de la dynastie des Piast, bloquèrent les armées de l'Empire. En 966, le prince Mieszko se convertit au christianisme et se maria à Dobrawa, princesse tchèque.

Cet acte eut des conséquences politiques de grande envergure. Aux yeux des générations polonaises suivantes, ce jour signifia la naissance de la Pologne. Une fois libérée des gouffres du paganisme, la Pologne apparut officiellement sur la carte de l'Europe chrétienne.

Mieszko 1 

Mieszko I

 

Réunification du Royaume -1320

 

 

 

 

Le morcellement régional de la Pologne n'aurait pu se poursuivre beaucoup plus longtemps sans causer de sérieux désavantages au pays tout entier. En face d'ennemis puissants venant de tous côtés, le roi Ladislas Lokietek (le Coude-Levé), grâce à une détermination surhumaine, réussit à unir le noyau principal de l'État à Cracovie et d'en faire la nouvelle capitale.

 

 

Le prix du succès fut la perte de la Silésie et de la Poméranie par la Pologne. La réalisation principale de Lokietek, fut sans nul doute qu'il devint roi du royaume uni, avec le consentement du pape. Lokietek reçu le titre royal de Rex Poloniae, et le royaume fut nommé Corona Regni Poloniae, un concept qui eut pour effet de développer une tradition riche et une histoire judiciaire.

La seconde réalisation importante de Lokietek fut la conquête teutonique. Avec l'appui de l'Empire germanique et du pape, l'ordre Teutonique avait conquis les terres à partir de Gdansk (renommée Dantzig), jusqu'à l'Estonie, au nord. 

Lorsque leur attention se tourna vers le sud, les forces de Lokietek leur infligèrent une défaite dans la Bataille de Plowce en 1331, immobilisant le conflit. Les chevaliers Teutoniques menaçérent alors la Lituanie, un des derniers bastions du paganisme en Europe.

Pour se défendre, les Lituaniens se tournèrent vers l'Est, amenant avec eux presque toute l'Ukraine et la Bielorussie contemporaines sous l'influence polonaise.  

Lokietek

 

 

 

 

Bataille de Grunwald -1410

 

 

 

En tenant compte de la nature de plus en plus permanente de l'union dynastique Polo-Lituanienne et de la conversion de la Lituanie au christianisme, l'ordre Teutonique devait faire face à une coalition très puissante. Malgré cela, l'ordre continuait de jouir du prestige et d'énormes ressources.

 

La situation poursuivit son cours jusqu'en 1409 ou un conflit explosa enfin à ciel ouvert. Le 15 juillet, 1410, une bataille décisive, l'une des plus grandes de l'histoire du moyen âge, affaiblit de façon permanente l'ordre Teutonique.

Les deux armées s'opposèrent en-dehors du village de Grunwald (aussi connu sous le nom de Tannenberg). D'un côté, se trouvait l'armée des chevaliers Teutoniques, environ 27 000 hommes, avec ses mercenaires de l'Europe occidentale, et appuyée d'une infanterie et de canons. De l'autre côté, une plus grande armée Polono-Lituano- Ruthenienne, appuyée par les Tchèques et des contingents de tatares vassaux d'environ 39 000 hommes, et commandée par le roi Vladislas Jagiello lui-même.

A la fin de la journée, presque la moitié des chevaliers Teutoniques avaient été tués, incluant le grand maître de l'ordre. Quatorze mille hommes furent fait prisonniers et rançonnés. Malgré cette défaite monumentale, l'ordre Teutonique fit preuve d'une résistance incroyable, se retirant derrière les fortifications imprenables de Marienburg (Malbork) au nord.

Jagiello ne possédait pas l'artillerie nécessaire pour effectuer un siège et dût renoncer à une victoire complète. Le premier Traité de Torun en 1411 restaura le territoire status quo anta. La situation demeura incertaine jusqu'à la guerre de treize ans, 1454-1466.Utilisant des mercenaires professionnels et de nouvelles méthodes de siège, les Polonais et les Lituaniens purent enfin vaincre l'ordre Teutonique.

La région connue comme la Prusse royale (territoire longeant la Vistule jusqu'à Gdansk) fut incorporée dans le royaume de Pologne. Le territoire qui devait éventuellement devenir la Prusse orientale, resta en possession de l'ordre en tant qu'état vassal de la Pologne.

Cette période de lutte au début des années 1400 a été immortalisée par Henryk Sienkiewicz dans son roman historique appelé "Les chevaliers Teutoniques".  

 

 

 

 

Le fils de Lokietek, Casimir III, naquit en 1310 et fut le seul roi polonais à recevoir le titre de "Grand". Son règne fut la pierre fondatrice qui mena à l'apogée de la Pologne. Casimir était le roi du peuple. II reçut l'épithète de "roi des paysans" pour ses efforts r obtenir l'autorité royale contre les abus des aristocrates et pour la codification de la loi polonaise.

 

 

On dit qu'il "reçu une Pologne bâtie en bois et qu'il la laissa construite en pierre". Parmi ses projets ambitieux on trouve la construction de fortifications encerclant le pays entier. 

II encouragea aussi le commerce et accueillit les juifs en Pologne alors que ceux-ci étaient persécutés presque partout ailleurs en Europe. Le quartier juif de Cracovie fut alors fondé et appelé Casimir en l'honneur du roi.

Sur le plan diplomatique, il conclut des traités avec l'ordre Teutonique et la Bohème; même si cela signifiait la perte de la Poméranie et de la Silésie, du moins provisoirement. Casimir agrandit le territoire polonais en repoussant les frontières du Sud-Est. II reconstruisit la bourgade de Ruthe appelée prince Lew, et la renomma de son nom contemporain Lwow.

On réfère aux années 1363 et 1364 en parlant des "Beaux jours de Cracovie" qui virent la fondation de la première université de Pologne, et le mariage de la petite-fille de Casimir au futur empereur germanique. En cette occasion, tous les rois et princes de l'Europe, ainsi que l'empereur lui-mime, vinrent admirer la ville.

Le banquet, noté par le poète Guillaume de Marchaud, eut lieu sur la place du marché, dans la maison du marchand Mikolaj VVierzynek. De nos jours, on peut visiter cette maison et y déguster un repas dans l'un des meilleurs et des plus anciens restaurants de Pologne.

Malheureusement pour la Pologne, Casimir mourut sans héritier légitime et sa mort marqua la fin de la dynastie des Piast.  

Les Beaux Jours de Cracovie

 

Couronnement de ladislas Jagiellon -1386

 

 

Wladislaw Jagielo

 

La crise monarchique pour la succession de Casimir débuta même avant sa mort en 1370. En fin de compte, on se mit d'accord pour couronner son neveu, Louis le Hongrois, en échange d'une série de privilèges connus sous le nom de Statuty Koszyckie et institués dans le but de limiter les obligations imposées à la noblesse polonaise.

 

 

Bien que son règne fut bref, Louis eut beaucoup d'influence sur le caractère subséquent de l'État polonais. Pendant qu'on accordait le pouvoir politique à la noblesse, en Occident on agissait de façon contraire. Durant son règne, Louis développa l'une des plus grandes dynasties de son temps.

Puis, sa mort ne laissant que deux filles en héritières, une nouvelle crise éclata. Finalement, en 1385, on proclama la plus jeune fille Hedwige, alors âgée de 11 ans, reine de Pologne.

Un mariage entre elle et Jagellon, prince lituanien, fut proposé pour cimenter une alliance avec ce puissant voisin r l'est de la Pologne. Lors de l'union de Krewo en 1385, pour obtenir la main d'Hedwige Jagellon accepta, le christianisme, la coordination des opérations contre les chevaliers Teutoniques et enfin l'association de la Lituanie (comprenant alors presque toute l'Ukraine et la Biélorussie contemporaines) au royaume de la Pologne, de façon permanente.

Jagellon, aussi connu sous le nom de Jagiello, fut couronné roi de Pologne en février 1386, devant une assemblée de barons et de nobles polonais.

Quant à Hedwige, ce mariage lui coûta son bonheur personnel. Dans son enfance, elle avait été promise au prince de Habsbourg pour lequel elle éprouvait une vraie passion, alors que Jagellon était beaucoup plus âgé et n'avait fait ses civilisations que depuis peu. Pour des raisons d'État, elle accepta le mariage et se tourna vers une vie de bénévolat. Durant son règne, elle donna tous ses joyaux et ses possessions princières pour la subvention de l'université de Cracovie; selon la légende, elle utilisait un sceptre en bois peint de couleur or lors des fonctions officielles.

Elle mourut en 1399, r l'âge de 24 ans. Peu de temps après sa mort, Hedwige fut canonisée et l'université fut rebaptisé Université de Jagellon en son honneur.  

 

 

La Pologne a plus de 1000 ans. Son histoire est une succession de combats, de guerres et de conquêtes par les pays voisins. La Pologne fut plusieurs fois rayée de la carte. Elle doit sa survie à la volonté de sa population qui a toujours lutté courageusement trouvant son ciment dans le catholisisme.La Pologne tire son nom du mot slave pole

Casimir le Grand Casimir III (1333-1370) mérita pleinement son surnom de Grand : il fonda l'université de Cracovie en 1364, se fit restituer la Cujavie par les Teutoniques en 1343, imposa sa suzeraineté au duc de Mazovie et s'empara de la Galicie. La consolidation de l'Etat se poursuivit avec Louis d'Anjou , neveu et successeur par sa mère, de Ladislas le Bref. Déjà roi de Hongrie , il réunit , de 1370 à 1382, les deux couronnes catholiques en une alliance personnelle qui sera renouée par la suite. Mais, pour recueillir l'appui de la noblesse polonaise, il lui accorda, à la diète de Kosice, des privilèges politiques importants, qui nuiront à l'instauration d'une monarchie absolue ; en revanche ; la succssion du trône de Pologne se trouvait garantie en faveur de sa fille cadette Hedwige. La Hongrie étant réservée à sa fille aînée. La jeune princesse fut contrainte d'épouser Jagellon, grand-duc de Lituanie, prince païen dont le vaste domaine, agrandi après la chute du royaume de Kiev, constituait une marche orientale entre l'Occident et les terres russes soumises à la Horde d'Or. Jagellon fut baptisé sous le nom de Ladislas, marié et couronné à Cracovie, et l'union de la Pologne et de la Lituanie avec Wilno proclamée en 1386.

 

 

         

HISTOIRE DE LA POLOGNE

  A une seule exception près — le royaume du Congrès  entre le couronnement de 1818 et 1829 — aucune mesure

  sérieuse ne fut prise pour donner aux provinces polonaises fût-ce  les attributs d'une cour souveraine et d'un gouvernement. Au  lieu de cela, elles furent gouvernées de loin, depuis Saint-Péters- bourg, Vienne ou Berlin comme des dépendances coloniales, avec le même manque de compréhension pour les susceptibilités locales que les Espagnols en Amérique ou les Français en Afri- que. Troisièmement, malgré le stade relativement avancé de la culture polonaise, les puissances copartageantes exigeaient de plus en plus que la conformité en ce domaine s'ajoutât à la soumission politique, imposant peu à peu l'allemand ou le russe comme unique langue de gouvernement. Des pratiques considé- rées dans d'autres régions du monde et des empires est-euro- péens comme des signes de progrès et de modernisation étaient tenues en Pologne pour des symptômes de régression.

   Enfin et surtout la culture politique des trois empires — auto- cratique en Russie, autoritaire en Prusse, absolutiste en Autriche jusqu'en 1848 — n'avait aucun rapport avec les anciennes tradi- tions démocratiques et individualistes de la Pologne-Lituanie. Il n'y avait aucun terrain commun où les nouveaux régimes pus- sent prendre racine facilement. Depuis des siècles, les Polonais avaient été habitués à traiter les prétentions de l'autorité centrale avec un robuste scepticisme et, récemment, avec dérision (cf. chap. V). Résultat : ils étaient prédisposés à rejeter d'emblée les prétentions infiniment plus grandes des tsars, empereurs et rois étrangers. Du point de vue des puissances occupantes, la Polo- gne était peut-être le pays d'Europe le moins propice pour y expérimenter le despotisme éclairé. Ses habitants, quant à eux,les considéraient comme illégitimes dès le départ et à la seuleexception de la Galicie autrichienne après 1867, elles le restè-rent pendant cent vingt ans. Tout au long du XIXe siècle, lamajorité d'entre eux vécurent dans un état d'aliénation perpétuelvis-à-vis de leur gouvernement.

   Un processus illustre bien cette situation : l'inscription obliga-toire infligée aux habitants de l'ancienne Pologne-Lituanie dansles années suivant immédiatement le troisième partage en 1795.Les nobles durent faire enregistrer des titres de noblesse que bien peu possédaient ; aussi la plupart d'entre eux furent-il pri-vés de leur qualité sur-le-champ. Les bourgeois durent soumet-tre les chartes de leur ville pour une confirmation qui venait oune venait pas. Les membres du clergé durent s'inscrire comme employés de l'État et les paysans, comme contribuables. Les juifs qui avaient joui de l'autonomie communale sous la vieille répu-blique furent obligés de s'inscrire pour la première fois comme citoyens de l'État ; or ils n'avaient pas été accoutumés jusqu'alors à l'usage des noms de famille,(j’en conclus que jan wanc n’était pas juif, puisqu’il avait un nom) aussi s'aperçurent-ils qu'il leur fallait en accepter un, laissé au caprice d'un petit fonctionnaire.A Varsovie, ville principale de la « Prusse du Sud » de 1797 à 1807, le bureau d'enregistrement était tenu par E.T.A. Hoff-mann, plus connu pour ses Contes :   M. Hoffmann ne reçoit pas de clients tous les jours, car il est géné-ralement occupé à ses écrits et quand il condescend à les voir, il est sipressé que l'on ne peut lui poser aucune question. Avant le dîner,l'estomac vide, il donne des noms sérieux ou mélancoliques ; après, plus amusants.   Dans le bureau il est assis le dos à la fenêtre, l'air féroce. Son long cou maigre est enveloppé d'une écharpe de Turquie et ses cheveux s'ébou-

riffent en broussaille épaisse. Il dévisage son client d'un air furieux dans un silence de mort, puis braille le premier mot qui lui vient à l'esprit.C'est ce mot inscrit par le secrétaire dans le registre qui devient officiellement le nom du client. Après cela, Hoffmann indique quand le certificat pourra être retiré, puis appelle le client suivant.

 

Aujourd'hui étant vendredi, nous avons appris que Mme Hoffmann,qui est polonaise et catholique, lui a servi du brochet en sauce persillée pour le dîner, aussi n'a-t-il donné que des noms de poisson..

 

 S’il n’a pas travaillé le samedi c’est qu’il était certainement juif

 

Dimanche  dernier, on lui a offert un bouquet de rosés après qu'il eut dirigé le chœur du quartier, si bien que pendant toute la journée du lundi, il a  donné des noms de rosés. Tout le monde était assez satisfait, sauf le  commerçant qui s'appelle maintenant M. Rozenmàdchen.

 

Une autre  fois, ayant visité le quartier de Varsovie où l'on vend des cages à oiseaux, il est revenu au bureau où il a créé une masse de Vogels. Une autre fois, où il avait joué de l'orgue à l'église, il a distribué une suite de noms à  connotation religieuse comme Helfgott [Pitié, Seigneur], Himmelbiau  [bleu ciel], Kazdidfo [encens], Paniebozedopomôz [Aide-nous, Seigneur  Dieu], Bozakrôwska [bête à bon Dieu], etc.  

 

Ou encore, un soir, il est allé boire avec un colonel prussien. Le  lendemain matin, s'étant fait verser de l'eau froide sur la tête, il est  arrivé de fort belle humeur au bureau et s'est mis à donner des noms mili- taires comme Festung, Fojer, Pistolet, Szyspulvcr, Trommel, Trompeter... [forteresse, feu, pistolet, poudre à canon, tambour, trompette]. Il

 n'est pas allé plus loin, parce que le reste de ses clients a pris la fuite.

 

 


L'HÉRITAGE D'UNE ANTIQUE CULTURE       

  La Lituanie médiévale était le dernier pays païen en Europe et, à l'époque de l'union polonaise, un des plus dynamiques et des plus expansionnistes. Pendant tout le XIVe siècle, ses expédi-tions s'étaient taillé un chemin vers le sud à partir de son berceau ethnique sur le Niémen, renversant les princes ruthènes et s'emparant de tout ce que les Mongols avaient désorganisé ou rompu. Là où Casimir le Grand n'avait fait que grignoter, les fils de Gedymin se gorgèrent. La Lituanie s'étendit de la Baltique aux confins de la Crimée, du Boug au Don, englobant tout le bassin du Dniepr y compris Minsk, Smolensk, Kiev et Otchakov (Odessa). La caste dominante était celle des boyar guerriers, obéissant servilement à la volonté absolue du grand-duc. Sa population était composée pour la majeure partie des Slaves ruthènes, chrétiens orthodoxes. Son économie dépendait surtout du travail des esclaves et des pillages saisonniers ; sa langue offi- cielle était le ruski (appelé aujourd'hui vieux blanc-russien) et son patron Pierkun, dieu de la foudre. Son union avec la Pologne

ouvrit les portes à maints changements. Le paganisme fut aboli, les chênes sacrés tombèrent sous la hache du sacrifice rituel et la

population reçut le baptême en masse. Ce monde clos s'ouvrit aux influences occidentales et les boyar commencèrent à exiger

les mêmes droits et privilèges que la noblesse polonaise. Avec le temps, toutes les couches de la société — sauf les plus basses —

 arrivèrent à être complètement polonisées, aussi bien en ce qui  concernait la langue que les façons de voir. A la Pologne, cette

 étroite alliance apporta un nouvel enrichissement de son héri-  tage multinational.    Pourtant les horizons de la dynastie ne se limitaient pas à la  Pologne et à la Lituanie. Du vivant de Jagellon lui-même,  l'orgueil des chevaliers Teutoniques dont les ambitions avaient  d'ailleurs été à l'origine de l'union, reçut un coup sévère : à la  bataille de Grunwald (Tannenberg) en 1410, la victoire des

 armées polono-lituaniennes marqua le début du long déclin de  l'ordre. Après cela, les Jagellon se lancèrent sur la scène euro-

 péenne et avec quelle vigueur ! Les hussites de Bohême les pres- sèrent par deux fois d'accepter la couronne de saint Wenceslas

 et deux d'entre eux devinrent rois de Hongrie. Le deuxième  fils de Jagellon Kazimierz Jagiellonczyk Casimir IV,  (1444-1492), fut appelé le « père de l'Europe ».

 Les commentateurs sceptiques ne se privent pas de dénoncer là un tour habile de la propagande cléricale — ce qui est exact — mais n'expliquent pas pourquoi la légende est tom-bée dans des oreilles aussi réceptives.  C'est que l'Église se trouvait au centre non pas seulement de lapolitique, mais de la conscience médiévale. Elle fournissaitl'idéologie qui éclairait non seulement les liens du roi avec sa couronne, mais ceux de chaque humain avec son souverain, et avec l'univers. Fontaine de toute science, elle formait les clercs

qui assuraient le fonctionnement des chancelleries et dispensait le latin, instrument de travail de tous les hommes instruits. J^lle

avait le monopole de l'enseignement et ses monastères étaient les centres de recherches de l'époque ; ses prélats avaient tout à la

fois les pouvoirs d'un baron, d'un ministre et d'un diplomate ; ses frères et ses religieuses remplissaient les tâches d'éducateurs et

de travailleurs sociaux. Les fidèles qui acceptaient la foi avec une irrévocable confiance, inconcevable à notre époque, compre-

naient l'écrasante majorité de la population. On dit générale- ment que la Pologne des Piast a adopté le christianisme, mais il

serait peut-être plus juste de dire que l'Église catholique a adopté la Pologne.

3. Les Jagellon, 1385-1572

  Après la mort de Casimir le Grand, la couronne passa d'abordà son neveu, Louis de Hongrie, puis à la fille de ce dernier,

Jadwiga (Hedwige) d'Anjou couronnée roi (sic) à Cracovie en 1384. Son mariage avec Jagellon, grand-duc de Lituanie,

n'ayant pas donné d'héritier, la succession passa aux enfants issus des alliances ultérieures de celui-ci et ainsi la Pologne fut-elle

gouvernée pendant 187 ans en union personnelle avec la Litua-nie. Un seul mariage — politique — soumis à tous les accidents

nés de la fragilité humaine avait décidé du sort de deux pays pour des siècles. Les précédentes unions dynastiques avec la Bohême

(1293-1306) et la Hongrie (1370-1385) n'avaient été que des épisodes fugitifs, alors que le lien avec la Lituanie devait être

l'une des expériences formatives dans l'histoire du pays.

           HISTOIRE DE LA POLOGNE

 génitrices de trois maisons souveraines, et parmi ses petits- enfants, le dernier grand-maître de l'ordre des chevaliers Teuto-

 niques, fondateur d'une autre dynastie fameuse, Albrecht von  Hohenzollern. Zygmunt l'Ancien (Sigismond Ier) marié à une

 Sforza vit s'épanouir la Renaissance : Zygmunt-August (1548-  1572), dernier de la lignée masculine épousa deux Habsbourg à

 la suite, ne put vivre avec aucune et mourut sans enfant, tout  habillé de noir en souvenir de sa bien-aimée Barbara Radzi-

 will.   Si les ressources combinées des deux États jumeaux de Jagel- Ion leur permirent de détruire l'ordre Teutonique — la « guerre

de treize ans » (1454-1466) s'acheva par le partage de la Prusse— leurs responsabilités en Lituanie les amenèrent inévitable-

ment à se heurter aux voisins orientaux du grand-duché. Parmi ceux-ci les Tatars de Crimée constituaient une gêne sans cesse

renouvelée qui amena la formation de la première armée per-manente polonaise en 1490. Le danger des Moscovites, lui, était

non seulement permanent, mais grandissant. Les tsars de Mos-cou s'étaient donné pour tâche de « récupérer » toutes les terres

de l'ancienne Rous, même si aucune fraction importante n'enavait jamais été soumise à la ville sur la Moskova. S'étant insti-

tués « protecteurs » de toutes les populations orthodoxes deRuthénie (même si elles déclinaient l'honneur), ils lancèrent

leur armée vers l'Ouest en mai 1500 et l'on peut dire qu'en un certain sens ils ne se sont jamais arrêtés depuis, poursuivant sans

répit leurs campagnes avec une féroce ténacité pendant des dizaines d'années. Les guerres d'Ivan III furent surtout dirigées

contre Smolensk qui tomba en 1513 et celles d'Ivan IV contre la Livonie. Au milieu du xvi6 siècle, le spectacle d'Ivan le Terrible,

quintessence de la barbarie, combattant Zygmunt-August, prince idéal de la Renaissance doux et tolérant, était vraiment un

épisode de la guerre des Mondes, le heurt entre l'Est et l'Ouest.

   La Renaissance poussa de profondes racines en Pologne. Précédée par le puissant ferment de l'humanisme catholique et

l'introduction de l'imprimerie, ses idées pénétrèrent beaucoup plus avant que l'architecture italienne de l'époque ou la peinture

qui en dérivait pourraient le laisser penser. En science, en litté-rature et en érudition, la Pologne fut vraiment précoce.

Trois noms ressortent. Nicolas Copernic (1473-1543), en découvrant la rotation de la terre autour du soleil, provoqua la révolution la plus fondamentale qu'on pût concevoir dans les conceptions d'alors sur la position de l'homme dans l'univers. Jan Kochanowski (1530-1584), poète exquis dans la lignée de Pétrarque ou de du Bellay fut le chef de file sinon le fondateur de la tradition vernaculaire et par là de la branche aînée de la littérature slave ;son psautier fut pour le polonais ce que la Bible de Luther fut pour l'allemand. Enfin Jan Zamoyski (1542-1605), chancelier et ataman spécialiste de l'histoire romaine, fut le principal archi-tecte de la « démocratie noble »  dans son pays.

Tous trois étaient diplômés de Cracovie et de Padoue ;

tous trois étaient des classicistes et des traducteurs accomplis ;

tous trois étaient des serviteurs dévoués de l'État ;

tous trois s'intéressaient sérieusement à une variété considérable d'arts et de sciencesainsi qu'à l'enseignement.

Tous, on peut le dire, étaient d'admi-rables exemples de Yuomo universelle, l'homme de la Renais-sance, couronnement de ce qui fut sans doute la génération laplus instruite et probablement la plus attachante de l'histoire polonaise.

 

C’est dans cet espace que l’on pourrait aussi considérer la contribution intellectuelle de Klemens JANICKI   et Martin JANICKI  ou JANIK

 

La Réforme toucha elle aussi le pays et avec une grande force.les doctrines luthériennes conquirent immédiatement l'élé-ment germanique bourgeois, en particulier dans les villes de la Prusse royale — Dantzig, Thorn, Elbing — et portèrent aussi le coup de grâce * à l'ordre Teutonique. En 1525 quand ses cheva-liers se convertirent en masse *, le grand-maître Albrccht von Hohenzollern fut obligé de transformer le territoire qui restait encore à l'ordre, c'est-à-dire la Prusse orientale, en un fief séculier du royaume de Pologne. Le calvinisme, arrivé à partir de 1550 environ, attira de nombreux nobles, y compris beaucoup des magnats lituaniens les plus puissants. En 1572, les protes-tants avaient déjà la majorité absolue parmi les membres laïques du Sénat. Quelques années plus tôt, un schisme dans le calvi-nisme polonais avait donné naissance aux « Frères polonais » —aussi appelés Ariens, Antitrinitaires, Racoviens et Sociniens —qui devaient exercer une profonde influence sur la théologie radicale dans toute l'Europe au siècle suivant.  Si en 1563 la «Bible de Brest» calviniste fit date dans les publications populaires en vernaculaire, le catéchisme racovier de 1610 fut peut-être l'opuscule théologique le plus progressiste de l'époque. La Pologne offrait en outre un havre à de nombreuses sectes réfugiées — « Frères tchèques », hussites de Bohême Anabaptistes et Mennonites des Pays-Bas, Schwenkfeldiens allemands de Silésie. Un pays habitué de longue date à la cohabitation du catholicisme, de l'orthodoxie, des Arméniens, du judaïsme et du mahométisme, était unique en Europe. Seul dans un continent déchiré par les guerres de religion, la Pologne pouvait produire la célèbre Paix des Dissidents promulguée par la confédération de Varsovie en 1573. Des actes de fanatisme  isolé pouvaient encore se produire, mais aucune campagne des  persécutions à l'échelle nationale n'était possible. La Pologne  méritait vraiment son nom de « pays sans bûcher ». Des écrivains protestants comme Mikolay Rej (1505-1569), Cyprian Bazyli  (1535-1592), Stanistàw Sarnicki (1532-1597) ou Andrzey Wola

 (1530-1610) polémiquaient avec le courant catholique majoritaire. La Réforme complétait la Renaissance pour former l'Age  d'or (Zloty WieK) du pays.

 

La République nobiliaire, 1569-1795

  Comme les Piast avant eux, les Jagellon finirent prématurément faute d'un héritier. Prévoyant le drame, Zygmunt August usa ses dernières forces à transformer le fragile lien personnel entre la Pologne et la Lituanie en une union constitutionnelle permanente. Par le traité de Lublin (1569), la noblesse polonaise et les princes lituaniens créèrent un État unique double dans lequel la Korona (royaume) et le grand-duc conserveraient leurs lois et leurs administrations distinctes, mais seraient gouvernés par un roi élu et une diète commune.appelèrent leur création Respublica ou Rzeczpospolita, Republique unie de Pologne-Lituanie. A la demande de la noblesse

 ukrainienne craignant que les princes lituaniens pussent rejeter l'union, les provinces méridionales du grand-duché, comprenant la Voihynie, Kiev et la Sicz cosaque furent incorporées dans le royaume. Sur les instances de Zamoyski

 

 Préhistoire

Moyen Âge

 

JAN WANC un séculier CONSTRUIT LA PREMIERE ORGUE DE POLOGNE en 1381

 (D’autres avaient déjà été importées.)

[modifier]

Époque moderne

Époque contemporaine

Pologne

 

Les récentes recherches archéologiques ont attesté l'ancienneté de la présence humaine sur le territoire polonais. Un peuplement protoslave existait dès le IIIe millénaire av. J.-C. Du contact de ces Slaves primitifs avec les peuples voisins (Baltes, Celtes, Germains) naquirent les civilisations lusacienne et poméranienne (environ 1500-200 av. J.-C.). Placé sur la «route de l'ambre», le territoire polonais s'ouvrit à la civilisation de l'Empire romain avant d'être traversé par les grandes invasions.
La dynastie des Piast 

Vers le Ve siècle apr. J.-C., plusieurs tribus slaves occidentales (Polanes, Vislanes, Slézanes, Poméraniens) s'établirent à l'est de l'Oder, entre la Baltique et les Carpates, notamment dans la haute Vistule (Vislanes) et dans le bassin de la Warta (Polanes). Elles furent à l'origine de la formation de la nation polonaise. Celle-ci se fit sous l'hégémonie des Polanes, établis en Grande Pologne, et de leur dynastie princière, les Piast.
La Pologne n'apparaît pas dans l'histoire européenne avant le règne de MieszkoIer (960-992), fondateur de la dynastie des Piast. Dès le milieu du IXe siècle, un premier État polane fut ébauché autour de Gniezno et Poznan: MieszkoIer hérita de l'œuvre de ses prédécesseurs de vastes territoires unifiés englobant la Grande Pologne, la Cujavie et la Mazovie et fut l'artisan de l'unification. Il conquit la Silésie, la Petite Pologne et la Poméranie. Il se retrouva à la tête d'un vaste État dont la cohésion ethnique favorisa la naissance d'un sentiment national. Contraint d'accepter la suzeraineté de l'empereur allemand Othon Ier, MieszkoIer se convertit en 966 avec ses sujets au christianisme et plaça la Pologne sous la protection du pape. Il devint duc de Pologne en 992. MieszkoIer laissa un État dont la population est estimée à un million d'habitants et dont les frontières sont, à peu de choses près, celles de 1945.
Son fils et successeur, BoleslasIer le Vaillant (992-1025), éleva la Pologne au rang des grandes puissances européennes. Son règne fut marqué par l'affermissement de l'Église chrétienne en Pologne et par une politique d'expansion prestigieuse. Il s'empara de la Lusace et de la Bohême à l'ouest, de la Moravie et d'une partie de la Slovaquie au sud, et envahit à l'est la Russie rouge. Couronné par le pape en 1025, il devint le premier roi de Pologne. À sa mort, le pays s'étendait des Carpates à l'Oder et au Dniestr.
Mais au cours des trois siècles qui suivirent, la Pologne connut une succession de troubles intérieurs et extérieurs et perdit la majorité des territoires conquis par BoleslasIer. Son fils et successeur, Mieszko II (1025-1034), fut à nouveau obligé de se reconnaître vassal de l'empereur germanique. À sa mort, la Pologne fut secouée par une insurrection populaire, suivie d'une grave crise monarchique. Cette situation prit fin avec les règnes de Casimir Ier (1039-1058) et de Boleslas II (1058-1079). Sous CasimirIer le Rénovateur, la Pologne retrouva son unité, mais il dut accepter le contrôle toujours plus important de l'aristocratie et reconnaître sa dépendance à l'égard de l'empereur Henri III.
La grandeur de l'État polonais fut provisoirement rétablie sous le règne de Boleslas II le Hardi, qui affirma son indépendance à l'égard de l'aristocratie et de l'empereur. Le pape Grégoire VII lui confirma la couronne royale en 1076, ce qui libérait la Pologne de toute vassalité à l'égard de l'empereur. Mais, après avoir fait exécuter l'évêque de Cracovie qui avait pris la tête d'une révolte de la noblesse, il dut s'exiler en 1079.
Son successeur, LadislasIer Herman (1079-1102), dut accepter que la Pologne soit administrée par la noblesse. Le renforcement des pouvoirs nobiliaires favorisa le retour de l'anarchie. Boleslas III Bouche-Torse (1102-1138) ramena provisoirement l'ordre et l'unité dans le pays. Il annexa la Poméranie, vainquit les Prussiens païens et défendit victorieusement la Silésie contre l'empereur Henri V. À sa mort, le royaume de Pologne fut divisé en quatre duchés indépendants gouvernés par ses fils. Leurs descendants, à leur tour, morcelèrent le pays en vingt-quatre duchés.
La disparition du titre royal et les querelles incessantes entre les ducs provoquèrent une désorganisation politique et sociale qui favorisa les ambitions des pays voisins. Elle suscita notamment une reprise de la poussée germanique vers le nord et vers l'est, avec la conquête de la Silésie (1163) et de la Poméranie (1181), annexées au Saint Empire. La crainte inspirée par les Prussiens et les Lituaniens païens, de plus en plus menaçants, amena le duc polonais Conrad de Mazovie à réclamer l'aide des chevaliers Teutoniques (1226). Ceux-ci établirent un État militaire sur tout le territoire prussien et se révélèrent un danger bien supérieur à celui qui venait d'être éliminé. L'invasion des Mongols en 1240-1241 ravagea le pays et contribua à l'affaiblir encore davantage. De nombreux princes polonais favorisèrent alors la venue de colons allemands pour mettre en valeur leurs territoires. L'occidentalisation du pays s'en trouva accélérée. À la même époque, un grand nombre de Juifs, fuyant les persécutions en Europe occidentale, vinrent chercher refuge sur le territoire polonais.
À la fin du XIIIe siècle, Ladislas Lokiétek, duc de Cujavie et prince de la dynastie des Piast, fut l'artisan de la réunification. Il restaura la monarchie et se fit couronner roi de Pologne en 1320, sous le nom de LadislasIer. Victorieux de l'ordre Teutonique en 1331, il rassembla les principaux duchés de l'ancien État polonais hormis la Silésie et la Poméranie, désormais partie intégrante du Saint-Empire, et la Mazovie, vassale du roi de Bohême. Cracovie devint la capitale de la Pologne.
La puissance et la prospérité de la Pologne s'accrurent encore davantage sous le règne de son fils, Casimir III le Grand. Celui-ci annexa à l'est la Galicie, la Volhynie, la Podolie et la Mazovie. Considéré comme l'un des plus grands monarques de l'histoire de la Pologne, il introduisit d'importantes réformes administratives, judiciaires et législatives. Fondateur de l'université de Cracovie (1364), il offrit sa protection aux Juifs fuyant les persécutions. Il allégea les charges paysannes, créa des villages de colonisation et développa le commerce. La dynastie des Piast s'acheva avec lui. N'ayant pas d'enfants, il désigna pour héritier son neveu LouisIer de Hongrie (1370-1382). Il lui légua une Pologne restaurée mais privée de débouchés maritimes, toujours menacée de l'extérieur par l'ordre Teutonique et de l'intérieur par l'indépendance de la haute noblesse.
Prince étranger, résidant presque toujours en dehors de son second royaume, LouisIer de Hongrie laissa à sa mort la Pologne désolée par la guerre civile. L'union avec la Hongrie fut rompue. L'aristocratie laïque et religieuse se partagea les hautes charges de l'État. La monarchie fut restaurée deux ans plus tard. Élue reine de Pologne en 1384, la fille de Louis Ier, Hedwige, fut ensuite contrainte d'épouser le grand-duc de Lituanie. Élu conjointement roi de Pologne en 1386, celui-ci monta sur le trône sous le nom de Ladislas II. Il se convertit au christianisme à l'occasion de son couronnement et unit la Lituanie à la Pologne, fondant ainsi la maison Jagellon.
La dynastie des Jagellons 
Le royaume des Jagellons était immense. Comprenant la Pologne, la Lituanie, la Biélorussie et une grande partie de l'Ukraine, il s'affirma comme la première puissance d'Europe orientale. Ladislas II se fit prêter hommage par les souverains de Moldavie (1387), de Valachie (1389) et de Bessarabie (1396). En 1410, les armées polonaise et lituanienne, commandées par Ladislas II, remportèrent une victoire décisive sur les Teutoniques à Tannenberg. La Pologne devint le centre politique d'un État qui s'étendait désormais de la Baltique à la mer Noire.
L'élection de Ladislas III à la couronne de Hongrie en 1440 contribua à faire de Cracovie le centre géographique d'un immense État catholique. Celui-ci eut pour vocation de juguler le germanisme et d'arrêter les progrès de l'islam ottoman, malgré la défaite de Ladislas III à Varna en 1444. La menace exercée par les chevaliers Teutoniques fut définitivement écartée sous Casimir IV (1447-1492), qui mena une guerre prolongée et victorieuse, la guerre de Treize Ans (1454-1466) contre l'Ordre. En 1466, il leur imposa la paix de Thorn qui restitua à la Pologne la Poméranie orientale et Gdansk. La Prusse orientale fut laissée aux Teutoniques, désormais vassaux des Jagellons.
Mais l'autorité monarchique s'affaiblit à nouveau sous le règne de Casimir IV, qui octroya d'importants privilèges à la noblesse. La Diète, une assemblée bicamérale rassemblant les représentants de la grande et de la petite noblesse, commença à prendre une importance croissante.
L'affaiblissement du pouvoir monarchique s'accentua sous le règne des fils de Casimir IV, JeanIer Albert (1492-1501), Alexandre Ier (1501-1506) et Sigismond Ier (1506-1548). Il fut marqué, sous le règne d'Alexandre Ier, par l'instauration définitive d'une monarchie constitutionnelle. Le droit de suzeraineté sur la Prusse orientale (1525), l'annexion de la Mazovie (1526), l'épanouissement de la Renaissance et le développement économique et culturel des villes polonaises sous Sigismond Ier amenèrent la Pologne à l'apogée de sa grandeur.
La dynastie des Jagellons s'acheva avec le règne de Sigismond II Auguste (1548-1572). Celui-ci accrut la puissance territoriale des Jagellons, avec l'annexion de la Livonie et de la Lettonie en 1561, la vassalisation de la Courlande, et l'«union perpétuelle» de la Pologne et de la Lituanie en 1569. Sigismond II mourut en 1572 sans héritier. Deux fois plus peuplée que la France, la Pologne étendait alors sa domination sur un territoire grand comme deux fois celui de la France actuelle. Réputée pour sa tolérance, notamment envers les Juifs, elle était un important foyer intellectuel, dont Nicolas Copernic fut l'un des plus brillants représentants.
Le déclin de la Pologne: la marche vers la sujétion 
Après la mort de Sigismond II, la Pologne entra dans une longue période de décadence politique, économique et militaire qui dura près de deux siècles. En 1573 fut enteriné le principe électif de la monarchie polonaise dont les rois furent désormais élus par la Diète. L'élection d'Henri de Valois, futur roi de France (Henri III), inaugura l'ère de la monarchie élective et des princes étrangers. Après quatorze mois de règne (1573-1574), il quitta la Pologne pour devenir roi de France à la mort de son frère Charles IX. Le prince de Transylvanie, Étienne Ier Báthory (1575-1586), lui succéda sur le trône de Pologne. Il favorisa la réaction catholique contre les Églises réformées et mena une guerre victorieuse contre Ivan le Terrible. Il mourut sans héritier.
De 1587 à 1688, la Pologne fut gouvernée par une branche catholique de la dynastie suédoise des Vasa. L'instabilité monarchique et le succès de la Contre-Réforme, propagée par les jésuites dès 1578, s'amplifièrent sous le règne de Sigismond III Vasa (1587-1632). Celui-ci transféra la capitale de Cracovie à Varsovie. À l'extérieur, ses revendications sur le trône de Suède contre les Vasa protestants, ses ambitions orientées vers la Russie et la Baltique entraînèrent la Pologne dans un cycle de conflits souvent désastreux contre la Suède, la Russie, les Cosaques ukrainiens, le Brandebourg et les Turcs ottomans. Les guerres contre la Suède entraînèrent la perte de la Livonie maritime. Sigismond III dut faire face aux invasions turques qu'il repoussa avec beaucoup de peine (1620-1621). À l'est par contre, les armées polonaises victorieuses occupèrent Moscou (1610-1611).
La Pologne connut un certain répit sous le règne neutraliste de Ladislas IV (1632-1648). Les hostilités reprirent dès le début du règne de Jean II Casimir (1648-1668) avec la révolte des Cosaques d'Ukraine (1648-1651), qui provoqua l'intervention des Russes en Pologne en 1654. Ceux-ci envahirent la Biélorussie et la Lituanie, réduisant à néant la grande politique orientale de Sigismond III. Puis, en 1655, la Suède vainquit la Pologne lors de la première guerre du Nord (1655-1660). Ces nouvelles guerres ravagèrent le pays et aboutirent à la perte de nombreux territoires: duché de Prusse (1657), Livonie intérieure, cédée à la Suède (traité d'Oliva, 1660), Ukraine orientale, abandonnée à la Russie (traité d'Androussovo, 1667). La Pologne sortit ruinée de cette crise: récoltes détruites, commerce arrêté, pays dépeuplé.
Le règne de Jean II fut en outre marqué par une nouvelle dégradation de l'autorité monarchique, notamment après l'instauration, en 1652, du liberum veto, qui accordait un droit de veto à tous les députés. Cette pratique renforça un système de gouvernement anarchique qui faisait passer les intérêts particuliers de la noblesse avant ceux de l'État. Jean II tenta vainement d'abolir le liberum veto et finit par abdiquer en 1668. Un noble polonais, Michel Wisnowiecki (1669-1673), lui succéda, puis Jean III Sobieski (1674-1696). Celui-ci remporta plusieurs victoires contre les Turcs ottomans, en guerre contre la Pologne depuis 1672. Après les victoires de Khotin (1673) et de Zurawno (1676), il prit la tête de l'armée polonaise en 1683 et délivra Vienne, assiégée par les Turcs. Malgré cette victoire et la restitution par les Turcs de la Podolie et de l'Ukraine (traité de Karlowitz, 1699), le déclin de la Pologne alla en s'accentuant.
Après la mort de Jean III Sobieski, l'intervention des grandes puissances étrangères se fit de plus en plus sentir dans les affaires intérieures, notamment lors de l'élection de ses rois. La France, l'Autriche et la Russie cherchèrent à placer sur le trône des candidats de leur choix. L'Autriche et la Russie finirent par imposer comme rois aux Polonais les électeurs de Saxe, Auguste II le Fort (1697-1733) et Auguste III (1733-1763). L'alliance conclue contre la Suède par Auguste II le Fort, le tsar Pierre le Grand et le Danemark provoqua la seconde guerre du Nord (1700-1721). Celle-ci fut un véritable désastre pour la Pologne. La Suède, d'abord victorieuse, ordonna l'élection d'un nouveau roi, Stanislas Leszczynski (1704-1709). Mais la défaite du roi de Suède, Charles XII, à Poltava, en 1709, ramena Auguste II sur le trône de Pologne.
L'État polonais sortit de cette guerre économiquement ruiné et politiquement divisé. Manquant de moyens militaires et financiers, privée de toute autorité centrale, la Pologne vivait dans un état de complète anarchie que ses puissants voisins ne songeaient qu'à maintenir. La double élection en 1733 de Stanislas Leszczynski (1733-1736), devenu le beau-père de Louis XV et élu par la diète de Varsovie avec l'appui de la France, et d'Auguste III de Saxe, candidat austro-russe, fut à l'origine de la guerre de Succession de Pologne (1733-1738). À l'issue du traité de Vienne (1738), Auguste III fut reconnu roi de Pologne, et Stanislas Leszczynski reçut en compensation le duché de Lorraine. La consécration de la tutelle russe sur la Pologne fut confirmée en 1764 par l'élection imposée de Stanislas II Poniatowski (1764-1795), favori de Catherine II, impératrice de Russie.
Du démembrement de la Pologne au congrès de Vienne 
Protestant contre l'ingérence de la Russie, les patriotes polonais s'insurgèrent, organisèrent la confédération de Bar (1768) et entrèrent en lutte contre les troupes russes. En 1772, leur échec précipita la dissolution de l'État polonais. La Prusse de Frédéric II, la Russie et l'Autriche se livrèrent, d'un commun accord, à ce qui fut le premier partage de la Pologne (traité de Saint-Pétersbourg, 1772). La Russie annexa la Lituanie à l'est du Dniepr supérieur, l'Autriche s'empara de la Galicie moins Cracovie tandis que la Prusse annexait la Prusse occidentale à l'exception de Gdansk et de Thorn. La Pologne perdit d'un seul coup 211000 km2 et environ 4500000 habitants.
Bien que soumis à un protectorat politique de la Russie, Stanislas II Poniatowski assura au pays une administration bienfaisante. Le pays renoua avec la prospérité économique. Un mouvement en faveur d'une réforme constitutionnelle se développa parmi la noblesse et aboutit à l'adoption d'une nouvelle Constitution (3 mai 1791) déclarant la monarchie héréditaire, abolissant le liberum veto et octroyant aux bourgeois des privilèges identiques à ceux qui étaient accordés à la noblesse.
Des nobles conservateurs, hostiles à ces réformes, formèrent en réaction la confédération de Targowica (mai 1792) et demandèrent l'aide de la Russie. Celle-ci y vit un prétexte pour envahir la Pologne orientale, bientôt imitée par la Prusse, qui occupa au début de 1793 la Pologne occidentale, malgré une résistance acharnée mais vaine de l'armée polonaise, commandée par le prince Józef Poniatowski. Ces deux interventions aboutirent à un deuxième partage de la Pologne (traité de Grodno, 1793). La Russie annexa une partie des territoires de l'Ukraine, de la Podolie, de la Volhynie et de la Lituanie (250000 km2). La Prusse gagna Gdansk, Thorn et la Grande Pologne avec Poznan.
La réaction patriotique polonaise se manifesta le 23 mars 1794 par une insurrection nationale armée, dirigée par Tadeusz Koßciuszko. Les Russes durent évacuer Varsovie (avril 1794). À l'été 1794, de grandes portions de la Pologne occupées par les Russes avaient été libérées. Toutefois, la supériorité numérique écrasante des Russes et l'intervention de la Prusse et de l'Autriche aux côtés de la Russie rendaient la cause polonaise sans espoir. Les Russes remportèrent une victoire décisive à Maciejowice. La capitulation de Varsovie en octobre 1794, après le terrible massacre perpétré dans le faubourg de Praga par les troupes russes du maréchal Aleksandr Souvorov, mit un terme au mouvement d'indépendance. Un troisième partage de la Pologne (1795) fut alors réalisé. La Russie s'empara du reste de la Volhynie, de la Lituanie et de la Courlande. Varsovie et la Mazovie furent annexées par la Prusse, la Galicie occidentale, avec Cracovie et Lublin, par l'Autriche. À l'issue de cet ultime partage, l'État polonais disparut de la carte de l'Europe.
De nombreux patriotes polonais dispersés à travers l'Europe constituèrent les «légions polonaises» qui jouèrent un grand rôle dans les guerres napoléoniennes. Napoléon créa en 1807 le grand-duché de Varsovie (1807-1814) avec les régions reprises à la Prusse (Mazovie, Gujavie, Posnanie), à l'issue du traité de Tilsit (juillet 1807) et durant les campagnes d'Autriche (Galicie occidentale, Cracovie, Lublin). Administré par le roi de Saxe Frédéric-Auguste Ier, allié de Napoléon, celui-ci fut doté d'une constitution libérale inspirée par le Code civil français. Les Polonais apportèrent massivement leur soutien à la campagne de Russie (1812), menée par Napoléon. Poussés par l'espoir d'une restauration complète de leur pays, près de 100000 d'entre eux rejoignirent la Grande Armée, sous le commandement de Józef Poniatowski.
La Pologne sous domination étrangère 
À la chute de l'Empire, le congrès de Vienne (1815) procéda à un quatrième partage de la Pologne dont la Russie fut à nouveau la principale bénéficiaire. La Prusse ne conserva que la Posnanie et la «Prusse occidentale» (Dantzig, Thorn). L'Autriche obtint la Galicie et la Lodomérie, au sud de la Vistule, à l'exception de Cracovie qui devint une cité-république indépendante. Tout le reste de l'ancienne Pologne passa sous l'autorité du tsar Alexandre Ier. Tandis que la Pologne orientale (Lituanie, Biélorussie, Ukraine) était intégrée à l'Empire russe, la Pologne centrale devint un royaume sous tutelle de la Russie. Elle avait pour roi le tsar mais possédait ses propres institutions. AlexandreIer accorda au nouveau royaume une Constitution libérale en 1815.
La lutte contre l'oppression tsariste, menée par les nationalistes polonais, déboucha sur un puissant mouvement d'indépendance qui aboutit le 29 novembre 1830 à une première insurrection armée. Les Polonais expulsèrent les autorités impériales et proclamèrent leur indépendance en janvier 1831. Au cours de la guerre qui s'ensuivit, les Polonais résistèrent aux Russes pendant plusieurs mois. Le soulèvement fut violemment réprimé après les défaites des nationalistes à Ostrolëka le 26 mai 1831 et la prise de Varsovie le 8 septembre.
La Russie soumit la Pologne à une politique de répression et de russification et s'employa à détruire les bases de la nation polonaise. La Constitution, la Diète et l'armée polonaises furent abolies, les Polonais privés de leurs libertés individuelles. La fermeture des universités, la déportation des étudiants en Russie, la persécution des catholiques poussèrent de nombreux polonais à émigrer vers la Suisse, la Belgique et la France. Les manifestations et les émeutes se multiplièrent, brutalement réprimées par les Russes.
Lors de l'insurrection de 1863, les Polonais, dépourvus d'armée, eurent recours à la guérilla. Le gouvernement du tsar intensifia alors son programme de russification. Le polonais fut interdit comme langue officielle et la langue russe introduite dans les écoles. Les Russes s'attachèrent néanmoins au développement économique du pays, notamment dans les secteurs miniers et industriels (charbon, sidérurgie, textile). Parallèlement, en Pologne prussienne, les Polonais furent soumis à une politique de germanisation après l'insurrection de Poznan en 1848. La Pologne autrichienne, à laquelle était venue s'ajouter Cracovie annexée en 1846, fut traitée de manière plus libérale et réussit à se faire accorder un statut d'autonomie en 1861. De nombreux Polonais luttant pour la renaissance de leur pays s'y réfugièrent. L'insurrection fit place à la résistance légale. En 1908, le socialiste Józef Pilsudski se réfugia en Galicie après l'échec de l'insurrection de Varsovie (1905). La Première Guerre mondiale favorisa le mouvement d'indépendance.
En août 1914, à l'initiative de Pilsudski, des légions de volontaires polonais se rallièrent aux côtés des Austro-Hongrois. En Pologne russe, par contre, le chef des nationaux-démocrates, Roman Dmowski, hostile aux Empires centraux, accorda son soutien au tsar. Un an plus tard, la Pologne russe était occupée par les Austro-Allemands. Présidé par Roman Dmowski et Ignacy Paderewski, favorables à la Triple-Entente, le Comité national polonais, installé à Paris après l'effondrement de l'Empire russe en 1917, fut reconnu par les gouvernements alliés. Lorsque l'Ukraine reçut des Empires centraux la région de Chelm (février 1918), les soldats polonais combattant dans les rangs austro-allemands se mirent à déserter. Leur chef, le général Józef Haller, se réfugia en France. Il reçut le commandement en chef de l'armée de volontaires, formée par le Comité national polonais, qui combattit sur le front français.
La Pologne indépendante 
La défaite successive de toutes les puissances qui s'étaient partagé la Pologne aboutit à la proclamation de la République indépendante de Pologne le 11 novembre 1918. Un premier gouvernement indépendant fut mis en place en janvier 1919. Józef Pilsudski fut élu chef de l'État et Paderewski président du Conseil. Le traité de Versailles fixa les frontières occidentales de la Pologne. Désireuse d'avoir un débouché maritime, celle-ci obtint la majeure partie de la Prusse occidentale (le «corridor polonais») à l'exception toutefois de Dantzig, dotée d'un statut de ville libre, ainsi que la Posnanie. À l'est, la frontière polono-russe ne fut fixée qu'en mars 1921, par le traité de Riga, à l'issue de la guerre polono-soviétique (1919-1920). La Pologne annexait par ce traité une partie de la Biélorussie et de l'Ukraine. Ces acquisitions furent complétées par la restitution de la haute Silésie avec Katowice en 1921 et de toute la Galicie.
La Constitution de 1921 institua dans le pays un régime démocratique et parlementaire. Pilsudski, hostile aux nationaux-démocrates, refusa la présidence. La vie politique polonaise fut dès lors dominée par l'opposition conflictuelle entre les nationaux-démocrates et les partisans de Pilsudski. Devant l'instabilité gouvernementale qui en résulta, Pilsudski s'empara du pouvoir par un coup d'État militaire les 12-14 mai 1926. Après avoir fait élire Ignacy Moscicki à la présidence de la République, il exerça, en tant que ministre de la Guerre, une véritable dictature jusqu'à sa mort en 1935. Le régime autoritaire fut maintenu jusqu'en 1939 par Ignacy Moscicki et par le général Edward Rydz-Smigly.
Durant l'entre-deux-guerres, la politique étrangère de la Pologne fut déterminée par les craintes inspirées par ses deux puissants voisins, l'Allemagne nationale-socialiste et l'URSS. Une alliance défensive fut conclue avec la France en février 1921. D'autres alliances furent signées, notamment avec la Roumanie et la Tchécoslovaquie. À partir de 1932, la Pologne changea de politique et privilégia la voie d'une négociation directe, concluant un pacte de non-agression avec l'URSS en 1932, puis avec l'Allemagne nazie en 1934. Pourtant, la Pologne n'allait pas tarder à être victime de la politique expansionniste d'Adolf Hitler. Après le démembrement de la Tchécoslovaquie et l'entrée des Allemands à Prague (15 mars 1939), Hitler s'attaqua à la Pologne.
L'invasion de la Pologne et l'occupation allemande 
À la fin de mars 1939, Hitler revendiqua la ville de Dantzig et un droit de passage à travers le «corridor polonais». Le gouvernement polonais refusa. Le 28 avril, l'Allemagne déclara caduc le pacte de non-agression signé avec la Pologne. La tension germano-polonaise alla dès lors en s'aggravant. Le 1erseptembre 1939, les troupes allemandes envahirent la Pologne, sans déclaration de guerre, déclenchant ainsi la Seconde Guerre mondiale. Surprise, avant même d'avoir achevé sa mobilisation, par la «guerre éclair» (blitzkrieg), pratiquée pour la première fois, l'armée polonaise, très inférieure en potentiel militaire, fut écrasée malgré sa bravoure. Grâce à l'intervention massive de ses chars et de son aviation, la Wehrmacht submergea en un peu plus de deux semaines la Pologne occidentale. Le 17 septembre, les troupes soviétiques attaquèrent la Pologne orientale.
En moins d'un mois, le 27 septembre 1939, la Pologne fut totalement occupée. Près de 100000 Polonais se réfugièrent en Roumanie, en France (1939), puis à Londres (1940) où furent reconstitués un gouvernement et une armée nationale. Le pays fut une nouvelle fois partagé. L'Allemagne nazie établit sa domination sur la Pologne occidentale, et l'URSS sur la Pologne orientale, partagée entre les républiques de Biélorussie et d'Ukraine. Un régime soviétique y fut établi: la population civile subit de nombreuses persécutions, victime de déportations massives en Sibérie; de nombreux officiers de l'armée polonaise furent exécutés à Katyn, massacre dont les Soviétiques cherchèrent à attribuer la responsabilité aux Allemands.
En 1941, la Pologne soviétique fut à son tour occupée par les armées du IIIe Reich. Le peuple polonais subit sous l'occupation nazie une politique d'oppression et d'extermination systématique sans précédent. Selon les plans du Fürher, le peuple slave polonais devait être réduit en esclavage au profit des maîtres germaniques. Dès le mois d'octobre 1939, les Juifs furent enfermés dans des ghettos (Varsovie, Lublin, Lódz). Le soulèvement du ghetto de Varsovie, en avril-mai 1943, se termina par le massacre de sa population. Outre la déportation de 2,5 millions de Polonais condamnés au travail forcé en Allemagne, plus de 6 millions de Polonais périrent, dont plus de 3 millions de Juifs. Beaucoup d'entre eux trouvèrent la mort dans des camps de concentration et d'extermination installés sur le sol polonais (Auschwitz, Maïdanek).
La résistance polonaise, très organisée, était divisée en deux tendances. L'une, antiallemande et antisoviétique, était soutenue par Londres. L'autre, minoritaire, procommuniste, reçut l'aide de l'URSS. Après l'agression allemande contre l'URSS, une nouvelle armée polonaise fut formée, avec l'accord du gouvernement polonais en exil et de Staline, avec les prisonniers de guerre des Soviétiques. Au cours de l'été 1944, les troupes soviétiques infligèrent une série de défaites à l'armée allemande sur le front Est. L'Armée rouge, aidée de contingents de soldats polonais, pénétra sur le territoire de la Pologne.
Le 1er août 1944, la résistance polonaise déclencha une insurrection à Varsovie et s'empara de la ville. Les résistants ne reçurent aucune aide des Soviétiques. Après deux mois d'une résistance acharnée, ils furent contraints de capituler et de se rendre à la Wehrmacht (2 octobre 1944). Les Allemands détruisirent systématiquement la ville après avoir déporté la population. Ce qui restait de Varsovie fut occupé par l'armée soviétique à partir de janvier 1945. Celle-ci contrôla bientôt tout le territoire polonais. Les derniers Allemands furent chassés du pays en mars 1945.
En juillet 1944, le gouvernement soviétique avait encouragé la création d'un Comité polonais de libération nationale, composé principalement de communistes. Installé à Lublin, il se proclama gouvernement provisoire de Pologne en décembre 1944. En juin 1945, après la défaite allemande, une coalition organisa un gouvernement polonais d'union nationale. Ce gouvernement fut officiellement reconnu le mois suivant par les États-Unis et la Grande-Bretagne, qui avaient obtenu des Soviétiques la promesse d'élections libres lors de la conférence de Yalta, au début de l'année 1945.
La République populaire de Pologne 
Les frontières de la Pologne furent fixées par les conférences de Téhéran, de Yalta (février 1945) et de Potsdam (août 1945), à la ligne Curzon à l'est (limitant la Pologne aux territoires purement polonais) et à la ligne Oder-Neisse à l'ouest. Au lendemain de la Libération, la Pologne renonça à l'Ukraine et à la Biélorussie mais retrouva en revanche ses droits sur la Silésie, la Poméranie et la Mazurie.
L'influence des communistes et des socialistes s'accrut dans les années 1946 et 1947. Au gouvernement d'Union nationale formé en juin 1945 succéda, après les élections de janvier 1947 et avec plus de 80 p.100 des suffrages, un «bloc démocratique» dirigé par le Parti socialiste et le Parti communiste (Parti ouvrier polonais) de Wladyslaw Gomulka, partisan de l'établissement d'un régime socialiste et désireux d'afficher son indépendance vis-à-vis de Staline. À partir de septembre 1948, le Parti communiste polonais purgea ses rangs de milliers de communistes dits nationaux et Gomulka fut révoqué de son poste de secrétaire général du parti. La fusion des socialistes et des communistes aboutit à la création du Parti ouvrier unifié polonais, dominé par les communistes prostaliniens. La Pologne adopta dès lors un alignement strict sur l'Union soviétique, à l'image de la Constitution de la république populaire de Pologne, établie en 1952.
Les dirigeants communistes développèrent des objectifs industriels et économiques en accord avec le système économique et social de l'URSS, priorité étant donnée à l'industrie lourde. En revanche, les tentatives de collectivisation de l'agriculture échouèrent et furent finalement abandonnées. Lorsque le Vatican excommunia tous les communistes en 1949, le gouvernement polonais s'en prit à l'Église catholique, très influente dans le pays (nationalisation des biens de l'Église, arrestation des prêtres). En 1953, le cardinal Stefan Wyszynski, archevêque de Varsovie et primat de Pologne, fut arrêté puis assigné à résidence dans un monastère.
Membre du Conseil d'assistance économique mutuelle (CAEM ou Comecon) depuis 1949, la Pologne adhéra au pacte de Varsovie en 1955. Lors de la détente qui suivit la mort de Joseph Staline en 1953, les artistes, les intellectuels, les étudiants et les ouvriers polonais exigèrent des réformes gouvernementales et une plus grande liberté vis-à-vis de l'URSS. Le mécontentement croissant de la majorité catholique, après l'arrestation du cardinal Wyszynski, et de la classe ouvrière et paysanne aboutit en juin 1956 aux émeutes de Poznan. Près de 50000 ouvriers revendiquèrent une amélioration des conditions de vie, l'organisation d'élections libres et le départ des troupes soviétiques. La répression fit 53 morts et plusieurs centaines de blessés. Ces émeutes entraînèrent le retour de Gomulka en tant que premier secrétaire du Parti communiste. Gomulka commença par mettre en place une politique de détente: libération du cardinal Wyszynski, suppression des coopératives agricoles, assouplissement de la censure de la presse. Ce mouvement de libéralisation du régime, connu sous le nom d'«Octobre polonais», prit fin dès 1958, lorsque que Gomulka, inquiet, opta pour un raidissement de sa politique. Le régime se durcit encore davantage en 1968, lors du printemps de Prague, en Tchécoslovaquie, dont les dirigeants polonais craignaient les répercussions en Pologne. Des manifestations étudiantes furent réprimées et, en août 1968, des troupes polonaises participèrent à l'intervention du pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie.
À partir de 1969, la Pologne et l'Allemagne de l'Ouest entreprirent de normaliser leurs relations, dans le cadre de l'Ostpolitik menée par le chancelier allemand Willy Brandt. Celui-ci reconnut officiellement la ligne Oder-Neisse comme frontière occidentale de la Pologne (traité germano-polonais, novembre 1970). En contrepartie, le gouvernement de Bonn reçut l'assurance que les résidents polonais de nationalité allemande aspirant à émigrer en Allemagne fédérale seraient autorisés à quitter la Pologne.
De nouveaux troubles secouèrent la Pologne à la fin de l'année 1970. La crise économique et sociale atteignait alors des proportions inquiétantes. Une forte hausse des prix provoqua de violentes émeutes à Gdansk et Szczecin. L'état d'urgence fut déclaré pendant une semaine et les manifestations furent sévèrement réprimées. Gomulka fut contraint de démissionner. Edward Gierek lui succéda à la tête du Parti communiste et entreprit une politique réformatrice. Il adopta des mesures sociales populaires (hausse des salaires, réduction du temps de travail, blocage des prix, construction de nouveaux logements) et engagea d'importantes réformes économiques. Mais, en 1976, une nouvelle hausse des prix alimentaires entraîna encore une grave crise. Gierek dut recourir à la force pour réprimer les grèves et les manifestations ouvrières. L'opposition commença à se développer.
En 1978, l'élection du pape Jean-Paul II encouragea les aspirations des Polonais à la liberté intellectuelle et politique. Le niveau de vie continuait à se détériorer et un vaste mouvement de protestation ouvrière se développa durant l'été 1980. Des centaines de milliers d'ouvriers se mirent en grève et paralysèrent le pays. À Gdansk, Lech Walësa, un électricien des chantiers navals, et 17000 ouvriers occupèrent leur lieu de travail pendant trois semaines et commencèrent à émettre des revendications politiques. Gierek décida de négocier. Les autorités communistes furent obligées de faire des concessions sans précédent et le 31 août furent signés les accords de Gdansk. Les grévistes obtinrent la création de syndicats indépendants, le droit de grève, des augmentations de salaire, la libération des prisonniers politiques et un assouplissement de la censure.
À la suite des accords de Gdansk, le syndicat indépendant Solidarnoßç (Solidarité), fort de dix millions d'adhérents, fut créé avec, à sa tête, Lech Walësa. Gierek fut remplacé à la tête du Parti communiste par Stanislaw Kania. La confrontation entre Solidarnoßç et le Parti communiste se développa dans un contexte de déclin économique et de mécontentement social. Devant les revendications de Solidarnoßç, appuyées par des manifestations nombreuses et par l'Église catholique, extrêmement influente, le Parti communiste sembla désemparé. En 1981, les Soviétiques firent peser des menaces d'interventions militaires. En février 1981, le général Wojciech Jaruzelski remplaça Kania à la tête du parti. En décembre 1981, l'«état de guerre» fut proclamé, Solidarnoßç dissout, Lech Walësa et plusieurs milliers d'activistes furent arrêtés. Toute opposition fut réprimée. Le parti procéda au limogeage des communistes réformistes.
Walësa fut libéré en novembre 1982, puis l'état de guerre suspendu en juillet 1983. Manifestations et arrestations se multiplièrent. Solidarnoßç devint un mouvement d'opposition clandestin, soutenu par la puissante Église catholique. C'est dans ce climat que survint en octobre 1984 l'affaire, compromettante pour l'image du régime, du père Jerzy Popieluszco, enlevé, torturé et assassiné par la police politique. Le régime Jaruzelski perdit peu à peu la maîtrise de la situation et tenta d'introduire des réformes économiques. En 1988, des grèves se multiplièrent pour protester contre la hausse des prix et pour réclamer la légalisation du syndicat Solidarnoßç. L'impasse politique et économique à laquelle était arrivée la Pologne à la fin des années 1980 fut résolue par la glasnost et la perestroïka de Mikhaïl Gorbachev: les réformes devenaient possibles.
La Pologne démocratique 
Des négociations entre le pouvoir constitué des communistes réformistes de Jaruzelski et l'opposition incarnée par le Comité civique de Walësa aboutirent au rétablissement du pluralisme syndical en 1989 et à la démocratisation des institutions. Les libertés civiques et politiques furent accordées, Solidarnoßç fut légalisé et un Sénat librement élu institué. Aux élections de juin 1989, l'opposition remporta un très large succès. Le nouveau Parlement élut le général Jaruzelski à la présidence de la République. En août fut nommé un Premier ministre non communiste, Tadeusz Mazowiecki, un des dirigeants de Solidarnoßç. Il forma un gouvernement de coalition. Le rôle dirigeant du Parti communiste fut aboli. En 1990, la première élection présidentielle au suffrage universel donna la victoire à Lech Walësa. Mais la double candidature de Walësa et de Mazowiecki provoqua l'éclatement de Solidarnoßç. Déchirée entre ses rôles politiques et syndicaux, Solidarnoßç perdit beaucoup de son influence et ne comptait plus que 2,3 millions d'adhérents au début des années 1990. Le pays reprit officiellement le nom de république de Pologne (décembre 1990). Mazowiecki démantela le système communiste et consolida la transition vers la démocratie. Son ministre des finances, Leszek Balcerowicz, maîtrisa l'hyperinflation et entreprit une rapide transition vers une économie de marché. La pleine souveraineté nationale fut rétablie avec le retrait de la plupart des garnisons soviétiques de Pologne en 1992-1993. En 1994, la Pologne fit une demande d'adhésion à l'Union européenne.
La Pologne postcommuniste pâtit d'un processus politique confus, instable et conflictuel. Les premières élections législatives entièrement libres de 1991 ne permirent pas de dégager une majorité parlementaire. Une trentaine de partis furent représentés à la Diète. Celle-ci fut dissoute en 1993. Les élections de septembre 1993 simplifièrent la représentation électorale en la limitant aux partis ayant obtenu au moins 5 p.100 des suffrages. Elles virent le succès de la gauche ex-communiste qui bénéficia du mécontentement populaire provoqué par le coût socio-économique des réformes. Waldemar Pawlak, chef du Parti paysan polonais (PSL), devint Premier ministre. Mais au terme d'une crise politique qui l'opposa au président Walësa, il dut démissionner. Józef Olesky, membre du SLD, lui succéda en mars 1995. En avril, Walësa annonça sa candidature officielle pour les élections présidentielles de novembre 1995. Il fut battu par Aleksander Kwasniewski, un ancien communiste.

965 avant JC : un marchand espagnol témoigne de l'existence d'un centre de commerce florissant.

 

990: Le royaume de Pologne naît sous la dynastie des Piasts, convertis au Christianisme.

999: Cracovie est intégrée au royaume des Piasts.

1038: Cracovie devient capitale du royaume.

1241: La ville est détruite par les Mongols.

1320: Premier couronnement d'un roi (Wladisław Ier le court) dans la cathédrale du château (Wawel)

1335: Casimir le Grand fonde la ville de Kazimierz, qui deviendra la ville juive à partir de 1495.

1364: Casimir le Grand fonde l'université de Cracovie (K de Kazimierz, visible sur la porte de la cathedrale du château royal de Wawel) . Encore actuellement, l'université (nommée Jagellon par la suite) fait de Cracovie la capitale étudiante de la Pologne.

http://cracovia.free.fr/cracovie/kezako/histoire/

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Aujoud'hui le Château Royal du Wawel est un musée qui a le caractère de résidence historique. Il possède quelques sections spécifiques et deux départements en dehors de Cracovie: l'un le château renaissance de Pieskowa Skala avec une exposition présentant l'art européen du XVe au XIXe s., et l'autre le manoir de Stryszów, l'exemple typique d'une modeste résidence polonaise campagnarde, situé dans un beau paysage au pied de la montagne. Son exposition permanente montre un intérieur propre au XIXe s. Dans le manoir on organise aussi des expositions temporaires